C'était une bonne blague quoi ! Comme si je pouvais être amoureux. Tania y croyait dur comme fer. Elle s'imaginait que je pouvais avoir des sentiments pour elle ou, du moins, tenir un minimum à elle pour pouvoir me mettre en couple avec. Elle se mettait le doigt dans l'œil. Je n'étais qu'un homme qui couchait sans sentiments. Même ma première fois, sans sentiments. Rien à foutre. Ressentir quelque chose faisait trop mal. Je l'avais vécu plusieurs fois, deux pour être précis. Et c'était deux fois de trop. Beaucoup de personnes me demandaient pourquoi j'étais comme ça, pourquoi je réagissais de cette façon avec les filles. Je ne disais rien. Je voulais pas m'étaler sur le sujet, qui est trop douloureux à mon goût.

Ce soir, samedi, c'était la soirée du bar. Il fallait que je chope de la bonne chair fraîche, peut être même deux... On sait jamais! Au pire, si le premier coup était rapide, je pouvais toujours revenir après trouver une autre fille avec qui ça serait beaucoup plus long que dix petites minutes. Je m'étais bien préparé, tout beau tout propre. J'avais troqué le costard par des vêtements plus relax. La plupart des filles aimaient le costard, pensant que j'avais beaucoup d'argent. Certes j'en avais, mais moi je m'en fichais qu'elles le pensent ou non. Je voulais juste passer du bon temps. Assis au bar, je sirotais un bon whisky, quinze ans d'âge minimum. Je regardais la pièce, repérais les bonnes chairs. Je convoitais la perfection physique. Je me mis donc à draguer quelques filles. Elles étaient sous le charme, mais tellement idiotes qu'elles me faisaient pitié. Je m'attaquais alors à un autre groupe de filles quand mon regard aperçut une silhouette connue. Tania. Je sais pas si elle m'avait vu ou pas, de toute façon je m'en fichais. Je reprenais donc la discussion avec les jeunes femmes, déjà beaucoup plus cultivées que les autres. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de jeter quelques coups d'œil furtifs vers Tania, pour voir ce qu'elle faisait. Était-elle entre amies, ou venait-elle draguer ? Étant donné qu'elle était seule, j'optais pour la seconde option... ce qui se confirma quand un homme se mit à lui parler et qu'elle lui répondait, souriante. Je ne dois pas m'y intéresser. Après tout, ce n'est qu'une fille parmi tant d'autre, et là, j'en avais trois autres devant moi, qui riaient à chaque fois que je disais un truc.

Au bout de plusieurs dizaines de minutes, j'excusais les filles qui me tenaient compagnie et me dirigeais vers Tania. Je sais pas pourquoi je faisais ça, mais ça m'avait l'air d'être un bon plan. Je devais avouer que son cul me manquait, alors j'étais prêt à tout pour le retrouver, que ça soit pour une fois ou plusieurs. Arrivé près d'elle, je touchais son bras de ma main, m'approchant de son oreille et lui chuchotais alors quelques mots à l'oreille. « Je dois te parler, rejoins moi dehors. » J'avais besoin d'une cigarette alors, une fois que j'étais dehors, je m'en grillais une, attendant qu'elle se pointe. Comment j'allais faire ça ? Enfin dire ça... J'ai pas du tout l'habitude, je ne savais pas ce qu'elle attendait. J'allais lui donner ce qu'elle voulait. Je le penserais ? Bien sûr que non... Mais je l'avais prévenue, j'étais prêt à tout pour du cul.

Mon plan était assez... diabolique ? C'était ça. Je jouais consciemment de ses sentiments juste pour l'avoir dans mon lit. Elle savait très bien ce que j'étais et si elle tombait dans le panneau, c'est qu'elle croyait vraiment que je pouvais avoir des putains de sentiments pour elle. Elle restait convaincue de ça, alors que je lui montrais à chaque fois que c'était pas possible, que je n'avais pas de cœur et que, ça conduisait forcément à de la souffrance, pour elle. Elle va bien voir que même si je lui dis ce qu'elle veut, ça conduira aussi à de la souffrance, passant par le plaisir avant. Parce qu'il y a une différence entre ce que je peux dire et ce que je peux penser.

J'étais dans le bar, entre trois jolies filles, cultivées, marrantes, intéressantes. J'avais trouvé le gros lot. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Tania qui se trouvait à quelques mètres de moi, enfin surtout de jeter des coups d'œil en sa direction. C'était peut être le moment d'appliquer ce que je pensais. Vu qu'elle était avec un gars, dont j'ignorais l'existence, je pouvais me faire passer pour jaloux, et elle tomberait alors immédiatement dans mes bras. Je suis un connard, je sais, mais je pouvais pas m'empêcher de la vouloir à nouveau dans mon lit. Quelque chose me poussait à agir comme ça, que ça la blesse ou non. De toute façon, je n'agissais que pour moi. Je me fichais royalement des dommages collatéraux, quitte à ce qu'elle me haïsse, bien qu'elle le fait déjà à sa façon, pensant qu'elle m'aime. Je quittais alors les jolies jeunes femmes, les priant de m'attendre que je n'en avais pas pour longtemps. A vrai dire, si Tania me jetait, j'aurais quelques filles sur qui me rabattre. Mais c'est vraiment dans le pire des cas puisque je savais qu'elle tomberait dans mes bras. Mon plan était infaillible.

Arrivée près de la jolie blonde, je regardais furtivement l'homme avec qui elle était avant de lui glisser quelques mots à l'oreille, lui demandant de me rejoindre dehors. Je savais qu'elle allait hésiter, c'était prévisible vu tout ce que je lui avais balancé la dernière fois qu'on s'est vu. Adossé contre le mur, je fumais tranquillement ma cigarette, réfléchissant à comment j'allais lui avouer ce que je devais lui dire. Je n'étais pas vraiment au point au niveau des mots, de ce qui la ferait vraiment réagir. Puis je me dis que je verrais en fonction de ce qu'elle me dira. Ce mec qui était avec elle tombait vraiment à point, je pourrais vraiment faire le jaloux... Quelques minutes plus tard, elle se trouvait devant moi, plantée comme un poteau, me regardant fixement. « Qu'est-ce que tu me veux? Ça me semblait clair pourtant : je n'entendrais plus parler de toi! » Ouai c'est vrai, j'avais dit ça... Mais bon, son cul me manque trop... Je tirais une taff de ma cigarette, la dernière avant de jeter le mégot par terre et de l'écraser avec mon pied. Je recrachais la fumée et la regardais. « C'était avant que je me rende compte que t'avais raison... » J'arriverais peut être percer cette défense qu'elle s'était construite pour se protéger de moi...

J'étais méchant, j'en étais conscient. C'était pas comme si c'était fait exprès, j'agissais comme ça seulement avec les femmes qui passaient dans mon lit. J'étais un connard, elles le savaient toutes. Et pourtant, certaines d'entre elles revenaient la plupart du temps. Tania par exemple. Je lui avais expliqué que c'était pas dans mes habitudes mais que j'aimerais bien la revoir encore. Quand je disais ça, ça n'incluait pas les sentiments. Et j'agissais tout le temps de la même façon quand on couchait ensemble, je m'endormais après et le matin, si elle dormait, je n'étais plus là quand elle se réveillait. Elle aurait du comprendre que j'étais pas là pour une relation sérieuse mais juste pour du cul, du sexe pur et dur. C'est tout. Maintenant, j'en suis à devoir jouer un rôle pour l'avoir dans mon pieu. Heureusement que c'est un bon coup, et je fais ça seulement pour ça d'ailleurs...

Le gars aurait vraiment pu me rendre jaloux, si j'avais eu de vrais sentiments. Sauf que ce n'est pas le cas, je vais juste m'en servir pour rendre la chose plus réelle. Je savais bien qu'elle souffrirait quand elle se rendrait compte que je me fous de sa gueule. Mais bon, elle m'en voudra quelque temps et c'est tout. C'est un mal pour un bien puisqu'on se retrouvera physiquement. J'espère seulement que, si je lui dis que je tiens à elle, elle ne m'emmènera pas faire des trucs de couple ou truc du genre. J'aimais pas me montrer en public avec une fille et tout, ça nuit à ma réputation que je m'étais faite. Et puis, elle risquait de me coller souvent, ce que je n'aimais pas non plus. Va falloir que j'arrive à prendre du temps pour sauter quelques autres filles, bien que Tania me contentait bien... En même temps, c'est pour ça que je faisais ça, c'était la seule qui arrivait à bien me contenter, m'amener à l'orgasme bien comme il fallait. Mais ce n'était pas un signe de plus comme quoi j'aurais des sentiments ou quoi... C'est du n'importe quoi ça.

Je finissais tranquillement ma cigarette quand elle arrivait. Je l'écrasais donc par terre avant de lui dire ce que j'avais prévu. Elle avait "raison". Enfin, les guillemets n'étaient pas adressés à elle, bien sûr... Je la voyais hausser les sourcils, ayant peur de pas comprendre. « Comment ça? » C'est qu'elle se poste tout le temps des questions elle! Elle doit se prendre la tête pour pleins de trucs parce que là, ça fait limite peur à quel point elle ne sort que des phrases interrogatives. « Écoute, abrège un peu, j'ai pas que ça à faire, et j'aimerais bien passer une bonne soirée! » C'est aussi qu'elle est pressée ! Elle veut se faire sauter, y'a pas de doute. Peut être que c'était pour ça qu'elle était avec le gars là bas... « Je tiens à toi... peut être pas de là à dire que je suis amoureux, mais je tiens à toi ! » Ouai parce que de là à dire que je suis amoureux, faut pas pousser le bouchon trop loin, ça serait trop... trop. Elle verrait tout de suite la faille et c'est foutu.

Sous ses airs angéliques se trouvaient une femme forte, je le concevais. Seulement je ne recherchais rien. Peut être qu'elle aurait pu être une petite amie parfaite ou un truc dans le genre, je ne sais pas. Elle aurait pu, mais je ne cherche pas de relation stable, je l'avais pourtant prévenue. Et voilà où ça nous mène : elle me prive de son corps, de son cul tout ça parce que j'ai pas de sentiments pour elle. C'est du foutage de gueule pur et dur. Je n'avais pas besoin de me prendre la tête comme ça... sauf que bon, sa paire de fesses me manque. Je sais reconnaitre un bon cul quand j'en vois un, mieux quand j'en touche un. Et là, c'était de la bonne qualité. Je n'allais pas laisser tomber la meilleure marchandise que j'avais goûté, fallait être fou pour laisser passer une chance pareille. Alors quitte à la blesser à la fin, à jouer un rôle pendant plusieurs jours, je me dis que ça vaut le coup puisque c'est pour coucher à nouveau avec elle.

Je tentais, alors que je fumais ma clope, de me faire à peu près une idée de la conversation qui allait suivre. Fallait que je trouve les bons mots, ceux qui arriveraient à la faire tomber dans le panneau. Si j'étais trop direct, elle cramerait tout de suite que je me fous de sa gueule. En même temps, après tout ce que j'ai pu lui dire la dernière fois, un "je t'aime" serait vraiment inapproprié. Après, si j'en disais pas suffisamment, ça serait la même. Elle saurait que je tente quelque chose pour la mettre à nouveau dans mon lit, de manière maladroite, et donc ça ne le ferait pas. Mais si je trouve le juste milieu, alors là, elle n'y verra que du feu, pendant tout le temps où je ferais attention à être celui qu'elle veut que je sois. Ça veut dire qu'il va falloir faire très attention quand quelqu'un d'autre qu'elle passe la nuit dans mon appartement. J'aimerais bien aller chez elles, seulement je préfère chez moi, j'ai toujours préféré mes draps, mon matelas... Et puis, je peux m'endormir direct, pas besoin de me rhabiller et de m'en aller.

Quoi qu'il en soit, elle était devant moi, toute droite, n'attendant qu'une chose, que je lui dise ce que j'avais à lui dire pour qu'elle puisse retourner dans le bar, surement avec le gars qui l'accompagnait. Je n'allais pas y aller par quatre chemins après tout. Sinon, encore une fois, elle aura une chance de découvrir ma supercherie. Et il en était tout simplement hors de question. Après tout, je suis intelligent, avocat qui plus est donc je sais bien comment berner Tania... Il me fallait juste les bons mots. Je lui avouais alors que je tenais à elle. Pas de là à dire que je suis amoureux, non, mais je tiens à elle. « Et... qu'est-ce qui te fait dire ça? Parce que ça ne semblait définitivement pas être le cas la semaine dernière! » Alors là facile ! C'est là qu'il entre en jeu l'autre petit malin... « La semaine dernière tu n'étais accompagnée d'un garçon qui te dévorait du regard... J'ai pas réussi à tenir. Je t'ai regardé toute la soirée pratiquement et... j'ai pas pu faire comme si il n'y avait rien entre nous... » Ça doit être bon ça non ? Comme je l'ai dit, on dirait bien... Reste à voir comment elle va réagir face à cette nouvelle. J'arborais une tête sérieuse, voulant à tout prix qu'elle me croie.

J'avais été là à une des plus grandes étapes de sa vie, quand sa famille a obtenu gain de cause pour la mort de sa mère. Bien sûr c'était grâce à moi qu'ils avaient réussi. J'étais un bon avocat, un des meilleurs qui débutent dans la profession. J'étais là quand elle était triste et malheureuse, mais j'ai aussi été là quand elle était heureuse et soulagée. J'ai beau l'avoir vu dans ces états là, je ne ressentais rien... J'aurais pu être content pour elle, pour sa famille. Mais ce n'était que mon travail. Je vois pas quoi d'autre j'aurais pu faire, dire... Alors après avoir couché avec elle pendant près d'un an, je n'allais rien ressentir de plus. Pour moi, le sexe reste du sexe, il n'y a pas de sentiments qui se créent, se développent ou quoi. Non, j'ai été clair, je ne voulais rien de tout ça. Seulement elle ne m'a pas compris, et on en est là. Je cherche à nouveau la mettre dans mon lit, par tous les moyens. Et je mettais à exécution le plan le plus diabolique.

J'avais été méchant, beaucoup de fois. Et c'est pour cette raison que je savais qu'elle se méfierait. J'aurais du mal à la convaincre que je tenais vraiment à elle, mais c'était un challenge que je voulais tenir, pour voir jusqu'où je pourrais aller... Voir qu'elle tombe dans le panneau sera vraiment jouissif puisque ça montrera bien que j'ai des talents de persuasions, de mensonges vraiment bien aiguisé. D'accord, pendant l'année où on s'est vu régulièrement dans mon lit, c'était la seule à y être plusieurs fois. Les autres n'étant pas trop à la hauteur, je disais que je les contacterais... mais non, je n'en faisais rien. A quoi bon trainer des boulets alors que j'avais un cul parfait qui revenait à chaque fois. Je ne le niais pas, Tania a été mon meilleur coup, et c'était pour cette raison que je mettais en place tout ce subterfuge... Je voulais goûter à nouveau à la perfection du sexe. A quoi bon m'en priver ?! De toute façon, je lui avais dit que j'arriverais à la remettre dans mon lit, et si j'arrive ce coup là, quitte à sacrifier quelques trucs, je la garderais le plus longtemps possible.

Je lui avouais alors tenir à elle. Elle ne me croyait pas, mais alors vraiment pas. Je l'avais rendu méfiante. En étant un connard, la plupart des filles devenaient défensives... Tania, c'était pire, elle était en plus agressive... Je devais mettre la barre assez haute. Je la jouais sérieux quand j'avouais être un peu jaloux de ce gars au bar, qui la faisait sourire, rire et tout... Bien sûr, en vrai je ne ressentais pas ça, mais je suis sûr que ça lui faisait plaisir, parce que c'était tout ce qu'elle voulait. Il y eu un blanc, jusqu'au moment où elle ouvrit la bouche. « Prouve-le moi alors. » Ça montrait bien qu'elle était sur la défensive. Comment j'allais faire ça moi ? Je n'avais vraiment pas l'habitude de ces choses là... Surtout en amour quoi. Pff! « Je te demande pas la lune, ni de me faire une déclaration vu que j’y croirais pas. Mais prouve-moi que tu ne veux pas que du sexe. Et je suis à toi. » « Comment tu veux que je fasse ça ? J'ai jamais été dans une situation pareille... » Je m'approchais d'elle, un peu plus proche à chaque seconde. A tel point que j'étais juste à quelques centimètres d'elle. Je sentais sa respiration s'accélérer. « Et si toi tu me disais ce que tu voulais, et je le ferais... » Un petit sourire pour la mettre dans ma poche, et ça serait fait. Elle va forcément tomber dans le panneau.

Le jour où la famille de Tania m'a engagé pour l'affaire concernant sa mère, le jour où je l'ai vu, j'ai su qu'un jour elle finirait dans mon lit. Ce n'était qu'une question de temps... Puis le jour où l'affaire a été classée, le jour où ils ont eu gain de cause, je l'ai trouvé dans le bar en face du tribunal. Après plusieurs heures à boire comme des trous, on a finalement passé la nuit chez moi. Je le savais, que ça se terminerait comme ça. J'aurais voulu m'arrêter là, elle ne serait pas tombée amoureuse de moi... Mais bon dieu! qu'est ce que c'était bon ! Je n'avais jamais eu du sexe comme celui là avec personne. Et sur le moment, quand je lui ai expliqué que je ne voulais que du sexe, j'étais un peu trop évasif... du coup elle est tombée amoureuse.

Passer une soirée dans un bar, c'était la routine pour moi. Avec toutes les filles que je me suis faite, il n'y allait bientôt plus avoir de filles qui n'aient pas couché avec moi. D'ailleurs, dans la famille Cornwall, j'avais couché avec les deux sœurs. Ça m'étonnerait que Tania soit au courant... Mais à mon avis, je me retiendrais de lui dire aujourd'hui, ma crédibilité serait mise en doute et ça gâcherait tout. Entre les deux sœurs, j'ai eu une préférence pour Tania. Non pas qu'Alexandra n'ait pas été un bon coup, au contraire. Mais je sais pas, tout passait mieux avec la plus jeune. Pourtant, d'habitude je faisais pas dans cette tranche d'âge, ça ressemble trop à de l'inceste. Mais avec Tania, ça passait mieux, j'étais un peu attiré par son corps comme je ne l'avais jamais été par quelqu'un d'autre. C'était déroutant.

Je lançais mon plan à exécution. Je lui avouais tenir à elle. Par la même occasion, quand elle me demandait de le prouver, je m'approchais d'elle. On était séparés de quelques centimètres seulement. J'étais prêt à l'embrasser, sauf qu'elle reculait d'un pas. « Je ne sais pas moi… c’est toi qui me dis que tu tiens à moi. C’est à toi de me le prouver. » Quelle idée de m'embarquer là dedans. Je ne sais pas encore ce que ça va donner ni quoi, mais bon, je me dis que je dois faire ça pour son cul pour la retrouver elle et son corps. J'avais beau avoir couché avec d'autres filles, elle restait la seule qui restait dans mon esprit. Et il fallait que je couche encore avec elle pour m'en souvenir encore et encore. Je lui disais alors qu'elle avait qu'à dire ce qu'elle voulait et je le ferais. S'en suivit alors d'un sourire. « Je te l’ai déjà dit… je ne veux pas d’une relation uniquement basée sur le sexe. Je veux qu’on sorte, qu’on passe du temps ensemble. Comme un couple, oui, un vrai couple. » « D'accord. » Je devais répondre sans hésitation, montrer que j'étais prêt à me mettre en couple avec elle, même si ça me "répugnait" de passer du temps hors de mon lit avec une fille. « Je suis prêt à faire des trucs avec toi... Si tu veux, on peut même aller se faire un ciné maintenant. » Bon, c'était peut être abusé, mais pas tant finalement, parce que c'était ce qu'elle voulait au final. Je me rapprochais alors encore d'elle, faisant le pas qui nous séparait pour être à nouveau juste face à elle.

J'aurais pu avoir des sentiments pour elle. J'aurais vraiment pu. A vrai dire, à l'époque du lycée, avant que ma meilleure amie ne meure, j'étais du genre un peu optimiste avec les filles. J'étais un peu renfermé, à cause de ce que le départ de ma mère avait causé en moi, mais j'ai réussi à tomber amoureux. Seulement, le destin, aussi bien fait soit-il, a décidé que l'amour n'était pas fait pour moi. Je devais souffrir de solitude toute ma vie. Alors au lieu d'avoir échec sur échec, j'ai décidé par moi même de me "supprimer" les sentiments. Faire en sorte qu'ils ne se pointent pas, même si j'aime bien une fille. Les sentiments sont voués à la souffrance... Et ça serait trop insupportable pour moi de revivre à nouveau un échec émotionnel. Elle ne pouvait pas comprendre, Tania. Je ne lui avais rien confié de ma vie.

Le fait que j'accepte d'être son "petit ami" va complètement changer mes habitudes. Enfin tout va dépendre combien de temps cette histoire va prendre, comment ça va tourner. Je ne peux pas prédire l'avenir. Je sais pas encore si je resterais fixé sur elle tout le long de la mission ou si je continuerais de draguer. Après tout, draguer n'est pas tromper. Et pour moi, je ne la tromperais pas puisqu'on est pas en couple. On l'est juste pour elle. Moi, je serais toujours célibataire endurci. Mais quelle idée elle a eu quand même d'avoir des sentiments. Je veux dire... espérer avoir quelque chose de moi ? Pff, elle était vraiment naïve. En même temps, elle a vingt-trois ans... Elle va à peine finir ses études. C'est encore un bébé dans le monde actuel, alors que moi j'ai déjà fait un bout de mon chemin. M'enfin... On va bien voir ce que cette expérience va donner. Peut être que le cul sera encore meilleur qu'il ne l'était déjà, bien que ça me semble impossible.

Le plus difficile dans cette situation, c'était de trouver les bons mots. J'avais beau être avocat, les mots n'étaient pas trop mon domaine, enfin surtout dans ce contexte. En ce qui concernait le visage, l'air sérieux, j'avais l'habitude avec mes clients ou pour les procès. C'était mon domaine de persuader n'importe quelle personne et le visage en avait pour beaucoup. Je n'allais pas sourire alors que je tentais de la convaincre que j'étais sérieux. Ça aurait été du grand n'importe quoi. Pour lui montrer que j'étais plus que sérieux -aherm- je l'invitais alors au cinéma, un truc qu'on ferait tous les deux. C'était ce qu'elle voulait de toute façon non ? « Un cinéma ? Vraiment ? Bien, d’accord, allons nous voir un film alors ! » J'étais tout proche d'elle... A vrai dire j'attendais quelque chose de sa part, maintenant que j'avais fait un pas. Elle remontait son sac sur son épaule et puis me regarda. Elle fit demi-tour et se dirigea dans vers le cinéma, du moins dans la direction du cinéma. Dès qu'elle remarqua que j'étais toujours au même point, elle me regarda à nouveau, interrogative. « Alors ? Qu’est-ce que t’attends ? » « Je pensais que... comme j'avais fait un pas, on pouvait au moins s'embrasser. C'est pas ce que les couples font ? » Houla, j'ai dit couple ? C'est bien pour son cul que je fais ça... Parce que bon, ce n'est pas du tout moi, pas du tout!

Je faisais tout pour que personne ne tombe amoureux de moi. J'étais pas méchant dans le fond puisque je voulais pas faire souffrir les filles. Je me servais seulement d'elles pour assouvir mes envies. Tomber amoureuse de moi était la pire chose qui pouvait arriver à une fille. Je n'étais absolument pas le type romantique qui s'engage avec quelqu'un pour lui faire plaisir. Pas du tout, et si quelqu'un pense ça, c'est mal me connaître. Je resterais un loup solitaire, et ce pour la fin de ma vie. Je ne comptais pas tomber amoureux, fonder une famille et tout, vu comment c'est terminée ma famille, je veux pas me retrouver à la même place que mon père. Je suis très proche de lui et je sais à quel point il a souffert du départ de ma mère. Je veux pas qu'une femme me fasse ça. Donc, pour éviter toute souffrance, je m'interdis tout sentiment d'attachement qui va vers une femme.

J'avais déjà tenté une relation plus ou moins sérieuse à l'entrée à la fac. Mais ça n'a pas du tout marché. J'ai tout foiré au moment où ça devenait sérieux. Enfin, je n'arrêtais déjà pas de la tromper et au bout d'un moment, j'en ai eu marre de me cacher et je lui ai dit. Bien sûr, c'était la rupture directe. Et voyant à quel point elle a souffert, j'ai décidé de ne plus me mettre en relation de cette façon. C'était quelque chose à laquelle je tenais. Avec Tania, j'ai eu un plan cul régulier. Ça me suffisait largement, elle me contentait niveau sexe et ne demandait rien en retour... jusqu'au moment où elle m'a avoué qu'elle était amoureuse de moi. Mais ça je pouvais pas le prévoir. Je pensais vraiment avoir été clair le premier soir... Et finalement, il vaut mieux pas tenter de faire passer quelque chose sans être vraiment direct... Mais en même temps, elle a dit qu'elle comprenait, alors finalement c'était un peu de sa faute si tout ça se passait.

Je savais que le challenge que je m'imposais n'allait pas être facile. Je devais me contrôler, repousser mes instincts et faire ce qu'elle me disait de faire. Parce qu'au final, c'était elle qui "dirigerait" la relation qu'on entretiendrait. Elle me disait quoi faire, je le ferais. C'était simple comme tout. Je lui proposais alors un cinéma, pour lui montrer que j'étais prêt à faire ça pour elle. Seulement, elle se mit à partir et, remarquant que je ne venais pas, elle me demandait de venir. Je lui avouais alors attendre quelque chose d'elle, comme un baiser. C'était ce que les couples faisaient non ? « On n’est pas en couple. Donc, non, on ne s’embrasse pas. » Oh putain... elle allait me mener en bourrique, je le sentais... Je me mis alors à marcher vers elle pour être à son niveau. « Du moins, pas encore… » J'avais entendu, mais je ne relevais pas, je me contentais de sourire. Ça n'allait peut être pas être si difficile. En quelques minutes, on était arrivés au cinéma. Devant le guichet, je pris deux places pour un des films à l'affiche. Dans la salle sombre, on s'installait côte à côte au fond, histoire d'être tranquille. C'était parfait! Il fallait que je commence à faire un pas. Mais pas tout de suite. Pour l'instant, je me contentais de manger du pop corn. Puis le film commença. Je sais même pas ce qu'on regarde, ça m'importait peu. Au bout d'un moment, j'avais décidé d'accélérer un peu les choses alors, naturellement, je passais mon bras derrière elle, faisant mine de rien.

Elle n'avait aucune raison de me croire, vraiment aucune. Je pouvais sortir mensonge sur mensonge, personne ne s'en rendait compte. Et là, je venais de lui en sortir un gros. Restait à voir si elle y croyait ou pas. Pour l'instant, je ne savais pas. Elle me testait je crois mais je ne comptais pas faillir à ça, hors de question. Tout ce qu'elle souhaitait, je le réaliserais. Après tout, c'était ça le rôle d'un petit ami... bien que moi, je serais un "petit ami". Je comptais juste coucher avec elle. Les sorties, c'était en option, pour montrer à quel point je "tenais à elle". Je tenais surtout à son corps, son cul. La baiser comme il le fallait. Je prenais mon pied comme jamais avec elle, d'où le but de cette opération complètement loufoque.

Je me mis donc à la suivre vers le cinéma, laissant tomber les filles du bar. Après tout, celle que je suivais était probablement la meilleure de toutes. Je le savais sans avoir couché avec les autres. Parce qu'après tout, je faisais ça pour ça, la baiser avec Tania. Donc on marchait dans les rues enneigées d'Oslo. Elle marchait vite, tentant d'arriver le plus vite possible au bâtiment, tandis que je marchais normalement. J'avais eu pour don de la nature une grande taille, donc de grandes jambes. Quand elle faisait deux pas, je n'en faisais qu'un seul. En même temps, elle était petite dans son genre, ce qui lui donnait un certain charme. Arrivés au cinéma, je payais les deux tickets pour un des films à l'affiche. Je savais pertinemment que je ne suivrais pas le film... et probablement elle non plus. Puis je pris un gros paquet de pop-corn et un coca light pour elle. Une fois dans la salle de projection, on s'installait au fond de la salle l'un à côté de l'autre. Le film commençait et on restait statiques sur nos sièges respectifs. Je ne savais pas de quoi parlait le film et à vrai dire je m'en foutais royalement. J'attendais juste le bon moment pour faire un pas vers elle, lui montrant que j'étais sincère et tout. Mais ce n'était pas tout de suite donc, pour patienter, je jetais quelques coups d'œil vers elle, piochant quelques pop corn de temps en temps.

Puis, quand le moment était propice, je passais mon bras derrière elle, m'approchant d'elle par la même occasion. Je ne savais pas comment elle allait réagir. Puis, au cas où elle me regarderait, je faisais mine de rien, et donc faisait semblant de suivre le film qui était projeté. Elle ne disait rien, n'avait pas réagi. Je restais alors comme ça, profitant de cette proximité. Peut être que ça le fera craquer. J'espère en tout cas. Puis au bout d'un moment, je la sentis se tourner vers moi, donc je me tournais alors vers elle. Délicatement, elle posait ses lèvres sur les miennes, pour partager un baiser, de retrouvailles je supposais. Au début, c'était lent et timide puis progressivement, il devenait passionné et langoureux. God! ce qu'elle m'avait manqué, ces lèvres étaient faites pour les miennes... Je pris alors son visage entre mes mains pour l'embrasser avec encore plus de fougue. Mais pour reprendre ma respiration, je devais me détacher d'elle. Alors son visage toujours dans mes mains, je posais mon front contre le sien, la regardant souriant.

Elle souffrirait, c'était indéniable. Je veux dire, forcément en étant amoureuse de moi, elle aura de la souffrance, de la terrible souffrance. Restait à savoir comment cette souffrance apparaitrait. Soit je me laissais à elle, tentant d'avoir des sentiments pour elle... Soit je la ferais souffrir consciemment, et je risquais donc de la perdre pour toujours. Mais je prenais ce risque, ne voulant pas souffrir moi même. Non pas que j'aie des sentiments pour elle, loin de là. Mais je veux pas ne serait-ce que tenir un minimum à elle. Ça serait catastrophique pour moi, pour elle... Donc ce défi pour moi même devait pas dépasser les limites. Pour moi, ce n'était que pour la baise avec elle et rien de plus, même si je devrais faire des trucs que les couples font, seul mon corps sera présent, mon esprit lui repensera à chaque nuit passées avec elle.

Dans le cinéma, je tentais un peu de suivre le film, histoire de dire que je l'ai vu quoi. Mais en vain... A vrai dire, j'étais plus absorbé par mes pensées, tentant de trouver une approche vers Tania. Au bout d'un moment, à peu près dix minutes après le début du film, je posais mon bras derrière elle, reposant ma main sur son épaule. Elle attendit un moment avant de réagir, bien que je voyais son regard sur moi. Et après des minutes de réflexions, elle approcha son visage du mien, captura mes lèvres avec les siennes. Au début, je devais avouer que le baiser était timide, sans grande passion. Mais une fois que l'accès à ma bouche lui fut accordé, le baiser devenait de plus en plus passionné. Je pris même son visage entre mes mains pour lui rendre le plus de passion. Ça m'avait étonnamment manqué. Enfin je le savais mais pas à ce point... Puis l'air se faisait rare donc je nous séparais, gardant un minimum de contact avec elle par le front, son visage toujours entre mes mains. Je ne savais pas vraiment pourquoi mais je souriais. Ce moment me rendait heureux, ouai. Pas l'extase totale mais c'était une forme d'épanouissement. Elle me rendit mon sourire. Le plan était en train de marcher... Puis elle m'embrassait une nouvelle fois, rapidement avant de se lever et de s'assoir sur mes genoux. Le temps qu'elle s'installait, je me remis à regarder le film qui avait pas du tout l'air intéressant. Ça devait être un de ces films de vampires à l'eau de rose... Vraiment mauvais choix, j'aurais du prendre un film d'action. Puis je sentis ses baisers dans mon cou, ce qui me faisait un des plus grands bien. En même temps, elle en profitait pour passer ses mains sous mon pull et mon t-shirt, caressant alors mon torse de ses mains... Elle me donnait encore plus envie d'elle maintenant. Si j'avais une envie à exhausser, c'est de coucher avec elle, tout de suite! Très vite ses lèvres rejoignaient les miennes dans un baiser que je rendais... Je posais alors ma main sur une de ses hanches, passant à mon tour ma main sous ses vêtements pour toucher sa peau... Puis je détachais mes lèvres des siennes, me dirigeant vers son oreille. « Ce film est vraiment nul... tu veux pas t'éclipser quelque part ? » avouais-je avant de lui mordiller un peu son lobe gentiment.

On vivait dans une époque où les gens n'ont plus vraiment peur d'aller de l'avant. On se dit souvent "pourquoi pas après tout, qui ne tente rien n'a rien!" C'est de cette façon qu'on se brûle les ailes et qu'on tombe plus bas que terre. Tania, c'était exactement ce qu'elle faisait en acceptant de me fréquenter à nouveau, gobant tous les bobards qui pouvaient sortir de ma bouche. Après tout elle est jeune, naïve. Comme si j'allais vraiment être sérieux en lui disant toutes ces belles paroles... Elle avait une belle vision de ce que pouvait être l'amour, comme si je pouvais lui donner ce qu'elle voulait tout simplement parce qu'elle m'aimait. Elle verra bien après tout, ce que ça fait d'avoir le cœur brisé, parce que je compte pas rester dans cette situation éternellement, même si elle est une déesse au lit.

Visiblement, elle avait sûrement envie de moi plus que moi d'elle. Je tentais d'aller doucement, au rythme des premiers rencards... Mais c'est elle qui a fait le plus gros pas, m'embrassant la première. Le baiser était au départ un peu timide, histoire de reprendre ses repères l'un avec l'autre, jusqu'au moment où on s'est lâchés. Nos langues jouaient alors ensemble alors que je tenais son visage entre mes paumes. Qu'est ce que c'était bon ! Puis manquant d'air, je me détachais naturellement d'elle, gardant mon front collé au sien. Tout en la regardant, je souriais, en plus de sentir mon cœur s'accélérer bizarrement. Je me sentais... je sais pas, complet. Une sensation encore inconnue pour moi, mais qui était bonne.
Très vite, l'accoudoir nous gênait donc elle vint s'installer sur moi, posant ses baisers dans mon cou tandis que ses mains se baladaient sous mon t-shirt et mon pull. Ce contact avec ma peau me donnait encore plus envie d'elle, encore plus qu'en temps normal. Puis je capturais ses lèvres, passant à mon tour mes mains sous ses vêtements. Mes baisers se dirigeaient dans son cou et, une fois arrivé à son oreille, je lui suggérais de partir. Je pourrais pas tenir bien longtemps dans cette pièce alors qu'on est en train de s'embrasser passionnément, de se toucher sans limite. Attendant une réponse ou un geste, je mordillais son lobe d'oreille puis repris les baisers dans le cou. « Chez moi ? C’est plus proche… » « Ok! » Je n'étais encore jamais allé chez elle. A chaque fois qu'on se retrouvait, c'était chez moi parce que je vivais seul et donc on pouvait pas être dérangé. Elle vivait avec sa sœur, ce qui pouvait nous gêner dans nos ébats. Mais si elle dit chez elle, c'est qu'elle savait qu'Alexandra n'était pas là, et donc qu'on aurait l'appartement pour nous tout seuls... et puis aussi, c'était plus proche. Elle attrapa ses affaires et on se mit rapidement à sortir de la salle de projection. En un peu moins d'une minute, on était dans les rues d'Oslo, main dans la main, avançant d'un pas rapide vers son appartement. Je ne savais pas où elle habitait donc je la suivais et, en une dizaine de minutes, on y était. Sur le pas de sa porte, elle se remit à m'embrasser, avec plus de fougue que précédemment, ce qui me réjouissait. Elle mit plusieurs secondes avant de réussir à ouvrir sa porte mais, une fois fait, elle me tira avec elle à l'intérieur de l'habitation, refermant derrière moi. Je commençais alors à la déshabiller, d'abord la veste et l'écharpe, puis le pull et le t-shirt avant de recapturer ses lèvres. Je ne savais pas dans quoi on allait, mais on y allait!

Je me dis que peut être, elle sera tellement obnubilée par moi, mes lèvres, mon corps, qu'elle en oubliera la souffrance que je lui ai infligé, les paroles que je lui ai dit, et elle ne bronchera pas quand je tenterais de retrouver son corps de la manière la plus animale qu'il soit. Mais c'est une idée que je me faisais, parce que bien évidemment, ça serait plus difficile pour la récupérer dans mon lit, beaucoup plus. J'avais de l'espoir, sinon je ne tenterais pas cette approche. Je connaissais les pouvoirs de l'amour, même si Tania était sur la défensive par rapport à moi. J'étais presque sur qu'elle me testerait et tout, je le sentais. On ne pouvait pas avoir confiance en moi, elle l'avait appris d'une manière bien brutale, mais j'allais lui montrer que j'arriverais à la faire douter, et elle retombera dans le panneau. Sauf que cette fois-ci, je suis bien conscient des sentiments qu'elle éprouve pour moi.

A peine arrivé sur le pas de la porte qu'elle me saute à nouveau dessus, puis on entrait dans l'appartement qu'elle partageait avec sa sœur, Alexandra. Je commençais naturellement à la déshabiller, pensant que c'était ce qu'elle voulait. Elle ne bronchait pas, du moins pas pour l'instant donc je continuais. Sa veste, son écharpe, son pull et son t-shirt se retrouvaient vite sur le sol alors qu'on se prenait les murs de l'appartement. Je ne savais absolument pas où se trouvait sa chambre donc j'attendais qu'elle nous y emmène. Sauf qu'au bout d'un moment, elle recula d'un grand pas, s'éloignant de moi par la même occasion. On était tous les deux essoufflés sauf que moi, je comprenais pas ce qui se passait. J'attendais quelques secondes, le regard interrogatif, avant d'avoir une réponse. « Non, non… écoute, je t’ai pas ramené ici pour qu’on couche ensemble ! » Ah oui et pourquoi alors ? Je ne comprenais vraiment pas sa réaction. Elle attrapait son t-shirt et l'enfilait. J'avais envie d'elle, je ne pouvais pas le nier. Et le coup qu'elle venait de faire, c'était bas, très bas. « Puis, Alexandra peut arriver à tout moment, et je veux pas qu’elle voit ça. » Excuse de merde, elle ne m'aurait pas emmené ici si elle ne savait pas quand sa sœur pouvait débarquer. Mine de rien, après avoir couché avec elle pendant près d'un an, je la connaissais et je savais que c'était un mensonge. Elle ramassait alors ses autres affaires, elle les posa sur le porte-manteau, à leur place. « Je veux juste qu’on passe une bonne soirée. Normalement, juste tous les deux. » Je n'étais pas d'accord, mais je restais silencieux. C'était tout ? Enfin, elle me chauffait comme pas possible, m'amenant chez elle et stop, plus rien. Juste une soirée à deux... Non, je n'étais vraiment pas d'accord.

Elle s'approchait de moi, après avoir enfilé son pull par dessus son t-shirt. J'attendais quelque chose de sa part, quelque chose qui me disait "je rigole, prends moi tout de suite maintenant, j'en peux plus d'attendre". Sauf qu'aucun signe de cette catégorie m'était offert. A la place, j'avais juste une question bidon qui ne servait strictement à rien. « C’est à prendre ou à laisser… alors ? » Mais je tentais le coup quand même, après tout la soirée n'était pas terminée. « Tu me chauffes comme jamais, baladant tes mains sous mes affaires, m'embrassant chaudement, et c'est tout ? Soit, j'accepte quand même de passer la soirée avec toi, mais que ça se reproduise plus, parce que c'est vraiment pas fair-play. » Si elle pensait pouvoir jouer avec moi comme ça pendant longtemps, elle se mettait le doigt dans l'œil. Je faisais ça pour du cul, ok, mais pas pour me faire humilier. Il en était hors de question!

Elle savait exactement comment me donner envie d'elle, elle a su trouver mes points faibles pendant toute cette dernière année. Et ce soir elle en jouait. Je trouvais franchement ça dégueulasse puisqu'elle s'arrêta d'un seul coup. Si elle veut commencer à jouer ce petit jeu là, je pouvais le faire aussi, jusqu'à la faire craquer. Je connaissais ces points faibles moi aussi, je pouvais faire d'elle ce que je voulais. Malgré le fait qu'elle m'ait repoussé, je savais qu'elle avait envie de moi, peut être même plus que moi... Mais elle a plus de volonté, ce qui faisait la différence. Elle pouvait résister assez longtemps si je ne la touchais pas, si je ne la cherchais pas. Sauf que j'allais être d'humeur taquine et j'allais pas me la couler douce alors que son corps est à proximité.

Quand elle m'a laissé le choix de rester ou de partir, j'ai hésité, oui. Je voulais qu'il se passe quelque chose entre nous, et c'était pas un monopoly. Pour être franc, je voulais du sexe, du bon sexe de retrouvailles. Mais si elle continuait de me repousser de cette façon, il était clair que je n'obtiendrais pas ce que je veux. Alors quand elle me proposa le "à prendre ou à laisser" pour la soirée avec elle, je lui montrais mon mécontentement, mais je décidais de rester ici, avec elle. Après tout, peut être que j'arriverais à mes fins d'ici quelques dizaines de minutes. « De toute manière, si ça ne te plaît pas Isaak, tu sais parfaitement où est la porte ! » qu'elle me lançait alors qu'elle se dirigeait vers la cuisine, me laissant seul dans cette pièce. Je pesais le pour et le contre... Si je partais, elle saurait alors que c'est que du pipeau et que je n'ai pas de volonté... Et il en était hors de question. Si je restais, j'avais une chance de la sauter ce soir, ce qui serait vraiment parfait. Ça renforcerait ses sentiments pour moi, elle resterait à mon crochet... Donc c'était décidé, je restais. Tentant d'être le plus silencieux possible, je m'approchais d'elle, posant mes deux mains sur ses hanches. J'attrapais ensuite un verre pour me servir de l'eau, comme elle l'a fait juste avant, en profitant pour bien me coller à elle. Je restais derrière elle, tout près. « Tu dis que je ne suis pas très fairplay… mais tu n’es pas beaucoup mieux. » Je finissais mon verre d'une traite, le reposant alors vide à côté du sien. Je plaçais à nouveau mes mains sur ses hanches, approchant mes lèvres de son oreille. « Je n'ai jamais dit que je l'étais... » Et je commençais à l'embrasser dans le cou. Je n'arrivais pas à lui résister. Autant les filles que j'avais connu étaient faciles à repousser, autant Tania m'attirait comme un aimant, et je ne pouvais vraiment rien y faire. Me laissant aller, je laissais glisser mes mains sous son pull et sous son t-shirt, caressant à présent sa peau, son ventre, tout en déposant des baisers dans son cou.