(c) beatnik beast

vikhovda, nikolaï khilyan ★ 23 ans ★ célibataire ★ gentlemen

❦ . i'm stupid and you are beautiful

J'ai pas de père. Il n'y a pas d'explication à ça. Moi même, j'aimerais avoir une explication à ça mais ma mère a jamais voulu en parler. C'est son talon d'Achille. Vous devez vous dire que c'est dur pour moi mais absolument pas. Je l'ai pas connu, je sais pas ce que c'est d'avoir un père. Comment quelque chose que je n'ai jamais eu pourrait me manquer ? ● 13 ans. L'âge où j'ai réalisé que j'étais accro à la drogue. Pas une seule en particulier, à toutes. ● Je passe mon temps à fumer, que j'en ai envie ou pas. Ma consommation de tabac est exagéré mais je n'ai encore rien trouvé jusqu'à aujourd'hui pour y remédier. ● Je pourrais rester une bonne journée entière chez moi à écouter de la bonne musique. Reste à savoir ce qu'est de la bonne musique pour vous. ● Ma mère est une ancienne prostituée. Quand je dis ça, en général ça jette un froid. Elle a arrêté quand je devais avoir 5 ou 6 ans. D'habitude, j'en parle pas, tout simplement parce que c'est assez délicat pour moi. ● Je suis étudiant en psychologie. Je pensais pas que je serais plus attiré que ça par les études mais la psycho, j'ai toujours aimé. Et puis, si j'apprends à me psychanalyser moi même, vous réalisez tout l'argent que j'économise à ne plus aller chez le psy ?! ● Quand je ne suis pas en cours et que je suis clean, je fais de la photo. Je photographie paysages, gens, absolument tout. En fait, je crois que je photographie la vie. Ou du moins ce qui s'en approche le plus. ● J'ai été amoureux qu'une fois dans ma vie. Comprenez, je viens d'un monde où l'amour entre un homme et une femme n'existe pas. Enfin, il est éphémère. Or, je ne réussis toujours pas à oublier Julyana. Pourtant ce serait une bonne chose. Elle serait vraiment bien mieux sans quelqu'un comme moi. ● Je suis quelqu'un d'impulsif. En général, je m'énerve vite. Et je suis très boudeur. J'aime avoir tout, tout de suite. C'est capricieux mais c'est tout moi. ● Sachez que je suis très fidèle en amitié. Vu la vie familiale que j'ai eu, mes amis sont ma famille. Je pourrais absolument tout faire pour eux. Je m'attache aussi facilement aux gens. Cependant, ma confiance est à gagner. Toutes les choses que j'ai vécu dans ma vie font que je suis naturellement méfiant.

❦ . cause i need to pass the test

♦ TU ES PLUTÔT ... ROMANS OU BANDES DESSINÉES ? Bandes dessinées. Je suis un grand fan de comics, il y avait ce vieux monsieur qui vivait dans cet immeuble face au mien quand j'étais gamin. Il avait une collections folles de bandes dessinées. C'est chez lui que je passais tous mes après midis alors que ma mère pensait que je ne faisais que traîner, comme tous les autres enfants de mon quartier.✿ VANILLE OU CHOCOLAT ? Chocolat, je déteste la vanille.✿ PLAT OU DESSERT ? Dessert. Je reste un grand enfant dans l'âme. J'adore tout ce qui est sucré. Peut être parce que je n'ai pas abusé d'autant de sucreries que ça dans mon enfance. ✿ MANIAQUE OU BORDÉLIQUE ? Bordélique. Les âmes sensibles peuvent s'abstenir. Chez moi, c'est un vrai foutoir. C'est seulement le reflet de ma vie sans dessus dessous. ✿ PORTABLE OU MP3 ? Mon MP3. Rien ne vaut la musique. Et surtout pas cet engin ridicule auquel tout le monde est addict. ✿ ÉTÉ OU HIVER ? Je déteste l'été. Avoir trop chaud et ne pouvoir penser qu'à ça. Je préfère l'hiver. Non seulement parce que j'y suis plus habitué mais aussi parce que le gamin qui sommeille en moi voue un véritable culte à la neige. ✿ SCIENCES OU LITTÉRATURE ? Littérature. Lire, c'est exutoire. L'espace d'un instant, on oublie nos vies merdiques pour se plonger dans les vies merdiques de quelqu'un d'autre et c'est rassurant. On se sent moins seul. ✿ ROCK OU RAP ? Hum, je pourrais dire les deux, mais davantage Rock. ✿ TWILIGHT OU HARRY POTTER ? Harry Potter, sans hésiter. ✿ X-MEN OU LES 4 FANTASTIQUES ? X-men. J'ai toujours rêvé d'en être un. ✿ EAU PLATE OU GAZEUSE ? Eau gazeuse, juste pour la sensation du gaz dans la bouche. ✿ VERRE À MOITIÉ VIDE OU À MOITIÉ PLEIN ? Je vais dire à moitié vide. ✿ CHAT OU CHIEN ? Le chien est le meilleur ami de l'homme. si vous saviez à quel point cela est vrai.

♦SI TU AVAIS ... UN SUPER POUVOIR ? La téléportation, je dirais. Ou alors l'invisibilité. ✿ UN ANIMAL DE COMPAGNIE ? Classique mais le chien. ✿UN RÊVE A RÉALISER ? Voyager, aller loin, juste pour voir si l'herbe est plus verte ailleurs. ✿LA POSSIBILITÉ DE FAIRE 3 VŒUX ? Même si je ne l'ai dit à personne, j'aimerai un jour rencontrer mon père. Juste par curiosité. Voir ce à quoi il ressemble, entendre sa voix, ne plus être ce gamin sans père. Ensuite, j'aimerais quand même arrêter la drogue, pouvoir être clean genre une semaine entière parce que j'ai complètement oublié ce que ça fait. Puis, pour finir, je souhaiterais que Julyana soit avec moi tout le temps. C'est égoïste, je sais, mais l'union fait la force, non ? Et ce serait très rassurant si je pouvais rentrer chez moi chaque soir et m'apercevoir que je ne suis pas seul.✿ LE DROIT DE REVIVRE UNE JOURNÉE ? L'une des seules fois où ma mère m'a emmené en week end. Elle savait même pas où on allait. Elle a réussi à dénicher une voiture, m'a foutu dedans et on est parti. Pas très loin, je l'avoue. Mais pour une fois, on faisait vraiment un truc ensemble, rien que tous les deux. ✿ QUELQUE CHOSE A CHANGER DANS TA VIE ? Tout est à changer dans ma vie. C'est malheureux mais c'est vrai. ✿ UNE PERSONNE A REVOIR PROCHAINEMENT ? Le vieux monsieur aux comics. Je me suis toujours demander ce qu'il avait bien pu devenir. ✿

♦ QUAND TU ÉTAIS PETIT.... TU VOULAIS FAIRE QUOI PLUS TARD ? Je voulais devenir photographe. J'adore la photographie. D'ailleurs, le jour où j'ai eu mon premier appareil photo est l'un des plus beau de ma vie. ✿ TU REGARDAIS PLUTÔT LES POWER RANGERS OU PRINCESSE STARLA ? Powers Rangers, évidemment. ✿ TU JOUAIS A CACHE-CACHE OU A CHAT ? A cache cache. J'étais très fort pour me cacher. ✿ TU PRÉFÉRAIS LA PÂTE A MODELER OU LA PÂTE A SEL ? La pâte à modeler. C'est beaucoup plus simple.✿ TU PRÉFÉRAIS LA PEINTURE OU LES FEUTRES ? Les feutres. J'étais très maladroit avec les pinceaux et je finissais toujours par renverser l'eau. Je vous dis pas le nombre de punitions que j'ai eu à cause de ça. ✿ TU AVAIS UN(E) AMOUREUX/AMOUREUSE ? Étant donné que je finissais par tomber amoureux de toutes les filles qui m'accordaient un peu d'attention, oui j'en ai eu. Beaucoup même. Et ça m'a apporté, énormément d'ennuis. ✿ TU AVAIS UN DOUDOU Le foulard de ma grand mère, ça compte ? Je passais tous mes week ends chez elle jusqu'à mes 8 ans. Ce sont les meilleurs souvenirs d'enfance que j'ai. Je gardais toujours ce foulard sur moi car il était imprégné de l'odeur de ma grand mère et il suffisait que je le sente pour me sentir mieux. ✿ TU PRÉFÉRAIS LES DINOSAURES OU LES PETITES VOITURES ? Dinosaures. Pour leur monstruosité. ✿ TU ÉTAIS PLUTÔT DANSE OU FOOTBALL? Je suis pas très sport, mais je vais dire football. ✿ TA PIRE CONNERIE ? Avoir commencer la drogue. Comme tout le monde, on se dit "Oh, juste pour cette fois". Mais au lieu de s'arrêter là, on recommence, encore et encore. Je pensais pas que j'en deviendrais dépendant aussi vite. Maintenant, je peux même pas penser à ce que serait ma vie 24h/24 clean. ✿ LE CADEAU DE FÊTE DES PÈRES/MÈRES QUE TES PARENTS ON CASSÉ EN FAISAIT CROIRE QUE C'ÉTAIT LE CHAT ? Il y a pas eu de cadeau de fêtes des pères/mères chez moi. ✿

♦ MAINTENANT ... UN MOT SUR CE QUESTIONNAIRE ? répondre ici ✿ QUELQUE CHOSE A AJOUTER ? répondre ici ✿

❦ . behind my screen i'm somebody else

♦ TON PSEUDO SUR LE WEB ? Monkey Puzzle ✿ TON ÂGE ? 17 ans ✿ L'ENDROIT OÙ TU AS CONNU LE FORUM ? Bazzart, les amis ✿ TON AVIS DESSUS ? Très beau, j'adore les pays scandinaves, c'est une des raisons pour lesquelles je me suis inscrite. ✿TON ACTIVITÉ ? 6 jours sur 7 ✿ LE CODE RÈGLEMENT ? alt for norge ✿ LA PERSONNALITÉ SUR TON AVATAR ? Robert Pattinson ✿ TON AVIS SUR LA DISPARITION MASSIVE DES LAPINS NAINS DANS LES FORÊTS AMAZONIENNES ? Ils ont du migrer vers le nord pour envahir les Etats Unis et y faire la loi. ✿ QUELQUE CHOSE A AJOUTER ? Nope :) ✿

❦ . what is your past, babe ?

CHAPTER I - CHILDHOOD

« Nikolaï ! Nikolaï ! » entendis je ma mère crier alors que je me trouvais au fond du jardin. Me débarbouillant de toute la terre et des brins d'herbe dont je m'étais sali en jouant, je me levais et courais vers l'immeuble. Ma mère était penchée par la fenêtre et m'ordonnais de monter. Je croisais quelques jeunes plus âgés que moi. Ils devaient avoir au moins 13 ans. Je baissais la tête et poussais la porte de l'immeuble. Ma mère m'interdisait de leur adresser la parole. Dans un quartier comme Motzfelds Gate, il valait mieux garder la tête basse et avancer si on ne voulait pas récolter des noises. D'ailleurs, ma mère ne m'autorisait à sortir que si elle pouvait avoir un œil sur moi, par la fenêtre. Je montais les escaliers trois par trois pour arriver plus rapidement à notre petit appartement placé au sixième étage. Dans mon élan, je rentrais dans quelque chose, plutôt dans quelqu'un. Un homme plus précisément. Je le regardais et je ne mis pas de temps à le reconnaitre. J'avais peut être seulement 7 ans mais j'avais bonne mémoire. C'était après l'arrivée de cet homme dans le minuscule appartement où nous résidions que ma mère m'autorisa à jouer dehors avec mes amis de mon âge. A cet âge là, je ne savais pas vraiment ce qu'il se passait, ce que cet homme foutait chez moi ni qu'est ce que ça signifiait exactement. Pas mal d'hommes allaient et venaient chez moi. Et dans tous, j'espérais que l'un serait mon père. Juste pour ne plus être considéré comme le pauvre petit gamin du sixième qui n'a pas de père. Quand j'ai franchi le seuil de l'appartement, ma mère ne m'a rien dit. Elle m'a juste regardé puis s'est réfugié dans l'espace qui nous servait de cuisine. Je crois bien qu'elle pleurait. On a pas reparlé de cet incident. On reparle jamais de ce genre d'incident. La vie qu'on a mené tous les deux est loin d'avoir été facile. Je me souviens de ces fois où on devait squatter chez la voisine du dessus pendant quelques jours, en attendant que ma mère trouve de quoi payer le loyer alors qu'on venait de nous expulser. C'est ça notre vie. Courir à droite et à gauche, en espérant qu'un des côtés serait mieux que l'autre. A deux, toujours seuls. Ma mère refusait toute aide, elle a toujours été très fière. J'ai passé la majorité de mon enfance chez le vieux monsieur, cet homme qui ne pouvait s'empêcher de m'offrir quelques pâtes de fruits dès qu'il me rencontrait. Chaque après midi, en rentrant de l'école, j'allais faire un tour chez lui. Dans notre quartier, son appartement était ce qui ressemblait le plus à une bibliothèque. Il y avait des centaines et des centaines de livres. Il y en avait tellement que pour un gosse comme moi, je m'imaginais qu'il me faudrait au moins trois vies pour pouvoir tous les lire. Moi, ce qui m'intéressait, c'était les bandes dessinées. Je passais des heures et des heures à dévorer ces comics tout simplement par admiration, et par jalousie aussi. Je voulais être Batman, Spiderman, même Hulk. J'aurais voulu être un super héro, me vanter de sauver des vies, m'échapper tout simplement de ce putain de quartier d'Oslo.Je faisais toujours bien attention de rentrer une demi heure au moins avant ma mère. Elle travaillait. Jusqu'à lors, je ne savais pas vraiment en quoi consistait son travail. A chaque fois que j'essayais de me renseigner, je me recevais un : « C'est compliqué, Nikolaï. Seules les grandes personnes comme moi peuvent comprendre. » Mon œil, tu parles ! Maintenant, je comprends mieux pourquoi elle ne disait rien, pourquoi ils défilaient tous chez moi et aussi pourquoi il pouvait arriver qu'elle me laisse pourrir durant deux jours chez Grand Mère alors qu'elles étaient en froid. Ma mère a arrêté de se prostituer quand j'ai eu 8 ans, quand elle est tombée amoureuse de Yakob. Je n'ai jamais su si Yakob avait été l'un de ses clients ou si elle l'avait rencontré, comme ça, tout bonnement par pur hasard. Ma mère et lui se sont mariés quatre mois après leur rencontre avant de divorcer, sept mois plus tard. En fait, Yakob n'a été que le premier de la liste de beau pères que j'ai. En tout, il y en a eu six. Et parmi eux, un seul que j'aurais pu considéré comme mon père. Karl. J'avais 10 ans quand il a épousé Maman et c'est le seul des hommes qui a vécu avec nous qui avait l'impression de voir que j'existais. Lui, je l'ai vraiment apprécié et j'aurais vraiment aimé que ma mère le garde longtemps. On était amis. Il était pas aussi vieux que les autres, au contraire. C'est d'ailleurs lui qui m'a offert mon premier appareil photo. Je m'en souviendrais toujours. Cet appareil photo est le premier objet de valeur que j'ai tenu dans mes mains mais aussi le seul petit truc qu'il me reste de lui. Il est resté à la maison rien qu'une année avant de fuir. Comme tous les autres. Mais lui, je ne lui en voulais pas. Je crois bien qu'après mûre réflexion, j'ai même fini par le comprendre.

CHAPTER II - THE BEGINNING

Je regardais mon assiette de pommes de terre sans avoir l'envie même d'y toucher. Ca faisait moins d'une heure que Karl était parti. Comme tous les autres, il avait fini par rassembler ses affaires et foutre le camp. L'appartement était encore imprégné de son odeur. Il n'y avait pas pire sentiment que celui que je ressentais à ce moment. De la colère.Pas contre lui, contre elle. Je levais les yeux vers ma mère, qui fixait elle aussi son assiette. C'était de sa faute à elle. Elle semblait avoir honte et elle avait de quoi. Je n'avais peut être que 11 ans mais j'étais assez futé pour tout comprendre. J'avais assisté à la dispute qu'elle avait eu avec Karl et je détenais enfin la vérité. Karl l'accusait de lui avoir menti, de ne pas lui avoir parlé de son passé. C'est au terme de cette dispute que j'ai compris que ma mère m'avait menti à moi aussi. C'est là que j'ai appris qu'elle était prostituée il y a encore quelques années. Karl n'a pas supporté, il est parti. Je jouais avec mon assiette, pensif. Le seul père que j'avais eu venait de s'envoler. Exactement comme le vrai. Depuis la dispute, je ne pouvais m'empêcher de penser à lui. Je me sentais trahi, seul, abandonné et incompris. Le seul remède à mon malheur, faire mal à ma chère mère autant qu'elle me le faisait elle. « Sinon, tu aimais mon père ? Ou c'était simplement un client ? Comme tous les autres. » Maman releva la tête et je surpris un regard noir, froid et dur. Pour réponse, je me reçus une gifle. Une bonne et grosse gifle. Horrifié, je posais ma main sur ma joue rougie. C'était la première et seule fois où Maman avait posé la main sur moi. Je repoussais violemment mon assiette et sortais de table. « Nik, reviens ici tout de suite ! Nikolaï ! » J'entendais ses cris dans mon dos et je m'en contrefichais. J'avais mal, tellement mal. Physiquement et psychologique. J'attrapais la première veste que je trouvais et quittais l'appartement. Il faisait nuit noire et froid. Une fois, en dehors de l'immeuble, je me mis à courir. Je fuyais, à la recherche d'un endroit meilleur. Je ne sentais même pas les larmes couler sur mes joues. J'errais seul dans les rues, une heure, deux heures peut être avant de songer à prendre le métro et rentrer chez moi. Je montais dans le wagon. Je fus extrêmement vite rejoint par un groupe de 3 personnes, deux garçons et une fille. Ils devaient avoir le même âge que moi, à une année près peut être. Nous étions assis dans un carré du wagon. Je ne compris pas réellement pourquoi ils riaient autant. La fille, assise face à moi, sortit une bouteille de son sac. J'en déduisis que c'était de l'alcool. Elle but quelques gorgées, la tendit à ses amis puis la reprit. Elle me regardait et sa main s'avança vers moi. « Tiens, t'en veux ? T'as l'air plutôt mal. » Je me rappelais que ma mère avait l'habitude de boire quand elle allait mal. L'alcool lui permettait d'aller mieux. Je voulais aller mieux. Je pris la bouteille et bus une première gorgée. Une trop grosse gorgée. Le liquide fort me brûla la bouche. Je lus l'inscription. Vodka. Je repris une gorgée, moins grande cette fois, et lui rendis son bien. Durant tout le trajet qu'ils firent, je fus intégré dans leurs discussions, comme si on était ensemble ou qu'on se connaissait. Au terminus, le métro s'arrêta et ils se levèrent. « Tu viens avec nous ? » me dit l'un des deux garçons. D'après ce que j'avais compris, il s'appelait Adam. Hochant la tête positivement, je me levais et les suivais. On marcha un peu avant de nous installer dans une petite ruelle meublée de cartons et de caisses en bois. Assis sur nos caisses en bois, on se regardait, en partageant la fin de la bouteille. J'appris les prénoms du second garçon et de la jeune fille, Viktor et Lara. Je discutais avec Lara. Elle me posait quelques questions sur moi, et me parla d'eux. Pendant ce temps, j'observais Viktor qui sortait de sa poche une sorte de cigarette roulée. Il l'alluma et la fit tourner à Adam puis à Lara. Ensuite, il la récupéra et me l'offrit. « Fumes. Tu te sentiras beaucoup mieux après. » C'est ainsi que je fumais mon premier joint. Cette nuit là, on les enchaina. Peu à peu, je me sentis de mieux en mieux. Après avoir partager un fou rire général sous l'emprise des drogues, Adam me regarda d'un air béat. « On sait même pas comment tu t'appelles. » J'ouvrais la bouche et la refermais. Ce soir là, tout ce qui restait de Nikolaï en moi avait disparu. J'avais perdu absolument toute mon innocence. Relevant la tête vers moi, je recrachais la fumée de la taffe que je venais de tirer et dis : « Khilyan. Je m'appelle Khilyan ». Le dire était étrange. Khilyan était mon deuxième prénom et jusqu'à maintenant personne ne m'avait jamais appelé comme ça. Je ne rentrais pas chez moi avant le lendemain. En fait, à partir de ce soir là, je me mis à fréquenter très régulièrement Lara, Adam et Viktor.

CHAPTER III - HELL OF LIFE

« Allez, fais pas ta peureuse, Khilyan. Fais le ! » dit Viktor, assis près de la table basse. Nous étions chez Lara. Ses parents avaient déserté pour le week-end et comme à chaque fois qu'ils partaient, son appartement devenait notre refuge. A côté de nous, Lara et Adam planaient déjà. J'attrapais le billet roulé que me tendit Viktor et positionnais l'une des extrémités dans ma narine gauche. Sur la table basse était tracée des lignes blanches, soigneusement espacés. Je positionnais l'autre extrémité du billet sur une des lignes blanches. Jusqu'à maintenant, je m'étais toujours contenté des joints. C'était la première fois que je prenais de la cocaïne, même la première fois que j'en voyais. Je pris une grande inspiration et ce fut fait. Légèrement sonné, je reposais le billet sur la table et m'appuyais contre le mur. L'expérience se renouvela plusieurs fois. A chaque fois que je revoyais Viktor et les autres, soit quasiment tous les soirs, nous nous refaisions un fix ou testions d'autres drogues plus fortes que les précédentes. Ca faisait deux ans que nous nous connaissions et nous étions vraiment soudés désormais. Nous vivions dans une bulle où personne n'aurait pu pénétrer. Personne n'aurait pu nous comprendre. Je tremblais, craignant de faire un bad trip. Le dernier que j'avais fait avait été horrible. Je sentis les mains de Lara sur mon visage, ses lèvres sur les miennes. Gentiment, je la repoussais. Quelques semaines plus tôt, j'avais perdu ma virginité avec elle. Depuis, j'avais l'impression qu'elle s'accrochait de plus en plus à moi. Pour être franc, c'était une fille très belle, blonde aux yeux bleus. Elle avait tout pour plaire mais je n'étais pas amoureux de Lara. C'était mon amie et ce qui s'était passé entre nous avait été poussé par les drogues et l'alcool. Sinon, je l'aurais probablement fait avec une autre fille. Et puis, je savais parfaitement que Viktor avait des vues sur elle. Alors, je passais la plupart de mon temps avec Adam, pour lui laisser le champ libre. En aucun cas, je n'aurais voulu perdre mon ami Viktor. Donc, nous continuons, chaque soir, à nous en foutre plus, toujours plus. C'était toujours Viktor qui se chargeait d'avoir de quoi nous défoncer. Héro, coke, champis, il avait toujours de quoi nous surprendre. Nous avions seulement 14 ans mais nous étions tous les quatre accros à la drogue. C'est si triste. Mais nos vies étaient tellement merdiques, il n'y en avait pas une pour rattraper l'autre. Nous étions seuls, et tant qu'à être seul, autant l'être à plusieurs. Viktor, Lara et Adam étaient ma famille. Du moins, le seul semblant de famille que j'avais. Après le départ de Karl, Maman avait fait une dépression. Elle était tellement égocentrique et repliée sur elle même qu'elle ne s'apercevait même pas que j'étais complètement dépendant à des substances illicites, que je faisais le mur chaque soir et que je n'allais plus à l'école. Un an, deux ans, trois ans, quatre ans, cinq ans passèrent et durant ces cinq années, rien ne changeait. On grandit mais les choses restaient les mêmes. Enfin, il y eut néanmoins quelques changements. Notamment entre Viktor et Lara. Ils sont sortis ensemble mais ça n'a pas marché. Lara n'a pas supporté que Viktor soit plus accro à la drogue qu'à elle. Pourtant, il était amoureux d'elle. On le savait, elle le savait. Mais ça suffit jamais l'amour. J'avais 17 ans et Maman s'est remariée, une nouvelle fois. Je ne connais pas très bien Vladimir. Je sais juste qu'elle est heureuse avec lui. Depuis Karl, je me méfie. A vrai dire, j'ai peur. De m'attacher à lui comme s'il était mon père pour ensuite qu'il parte et me blesse. De toutes façons, je ne passais à la maison que pour pioncer. Le reste du temps, je le passais dehors avec mes trois amis. Niveau études, j'avais arrêté. Viktor répétait sans cesse que j'étais con. D'après lui, j'étais le plus futé de la bande, celui qui s'en sortirait et qui ferait des choses pour faire changer le monde. Il avait tort. Pour gagner un peu d'argent, j'ai enchainé les métiers : vendeur de disques, magasinier, livreur de journaux... Jusqu'à ce que je trouve le métier qui pourrait m'apporter un maximum d'argent : vendre de la drogue à tous ces gosses de riches d'Oslo en manque. Il était vrai que nos vies avaient légèrement changé mais nous étions toujours les quatre mêmes gosses perdus d'il y a cinq ans. Jusqu'à ce que tout bascule. Mai 2005. J'étais chez Viktor. Nous étions seuls parce qu'Adam avait du aller rendre visite à sa grand mère malade et que Lara, en bonne amie, avait décidé de l'accompagner. J'ai donc rejoint Viktor pour ne pas être seul mais surtout pour ne pas que lui soit seul. Je l'ai écouté se plaindre de sa vie merdique, me parler de Lara qui lui manquait. il concluait chacune de ses phrases par un rail de coke. J'ai pas trouvé ça grave. Viktor était celui de nous qui consommait le plus de drogues sans difficulté. Après un moment, je décidais d'aller prendre l'air sur le balcon. 5 minutes. Ce fut le temps que je mis pour fumer ma cigarette et retourner dans la chambre de mon meilleur ami. Je le retrouvais inerte, allongé sur le sol. « Vik ? Viktor ? Arrêtes, c'est pas drôle du tout. Viktor ! » Je me précipitais vers lui, tâtant son pouls, écoutant son cœur. Aucun son. Je me mis alors à paniquer, puis à pleurer avant d'attraper mon téléphone pour appeler de l'aide. Deux heures plus tard, Viktor était déclaré mort. Cause : overdose. Ils n'ont même pas essayé de le sauver. Encore un autre junkie, se sont-ils dit. Je m'en voudrais toujours. Viktor aurait pu être sauvé si je n'étais pas sorti. J'aurais pu être là à temps, appeler les secours plus tôt ou même faire quelque chose moi même. Qu'est ce que j'allais dire à Adam, à Lara ? Je venais de perdre mon meilleur ami, celui qui s'approchait le plus de ce que j'aurais pu appeler mon frère. A partir de ce soir là, plus rien n'a plus été comme avant.

CHAPTER IV - SKINNY LOVE

Deux années sont passées depuis la mort de Viktor. Je me trouvais avec Adam à cette soirée étudiante où j'avais réussi à me faire pas mal de fric. Adam et moi étions les seuls rescapés de cette amitié qui avait duré presque 8 ans. Lara nous a lâché, elle est partie. Elle a pas supporté la mort de Viktor et elle a eu peur pour elle aussi, elle voulait pas finir comme lui. Alors elle a décidé d'aller vivre chez sa sœur au Danemark. « C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour m'en sortir et pas rester pourrir comme...Comme lui. Je suis désolée les gars. » Qu'est ce qu'on aurait pu répondre à ça ? Elle avait raison après tout. Il n'était pas encore trop tard pour qu'elle reprenne sa vie en main et accomplisse quelque chose de concret. Je ne l'ai jamais revu depuis son départ. Je ne sais ni où elle est, ni ce qu'elle devient. Je pense à elle parfois, notamment lorsque je passe à côté de son ancien immeuble, à quelques pas du mien. Contrairement à elle, Adam et moi avons encore plus sombré dans la drogue. Nous étions donc à cette soirée étudiante et je me faisais royalement chier. J'avais vendu tout ce que j'avais sur moi, mis à part le peu d'herbe qu'il me restait. Ca ne serait certainement pas très fort mais ça ferait l'affaire. Évidemment, je fumerais cette herbe seule. Pas question d'en filer à Adam. Ca lui apprendra à me lâcher pour passer la soirée la langue fourrée dans la bouche d'une gamine aux cheveux blonds et bouclés. Je sortais mes feuilles et commençais à rouler. Une jeune fille me regardait faire. Elle était venue avec la fille qui était avec Adam et elle semblait aussi abandonnée que moi. Poliment, je lui fis un sourire et terminais mon joint. J'allumais mon joint, tirais une taffe puis deux. La jeune fille était assise à environ deux mètres de moi. Je l'observais. Elle était plutôt jolie. Non, après mûre réflexion, elle était belle. Même très belle. Avec des longs cheveux bruns qui lui tombaient sur les épaules et des yeux verts que je distinguais grâce aux néons de lumière. Quitte à choisir, à la place d'Adam, ça aurait été elle que j'aurais voulu me taper. Je fumais une autre taffe et lui tendis mon joint. « Tu fumes ? » Elle me regarda, hésitante. Que c'est mignon ! Je souris et ajoutais : « T'inquiètes pas, c'est rien de très fort. Et puis, ça fera passer le temps. Si tu vois ce que je veux dire. » Je jetais un coup d'œil à Adam et la blondinette assis plus loin. Elle me rendit mon sourire et prit le joint. Je la regardais le glisser entre ses lèvres. Ca devait être son premier, ça se voyait clairement. Elle tira dessus trop longuement puisqu'elle se mit à tousser. Je m'asseyais alors à côté d'elle. « Vas y doucement. Inspire moi fort et plus longuement. » Elle me rendit le joint que je glissais entre mes lèvres. On se regardait mutuellement, avec nos sourires en coin. Puis, elle tendit la main vers moi. « Je peux réessayer ? Si ça te gênes pas. » Expirant la fumée par la bouche, je lui offrais mon joint. « Je m'appelle Khilyan. »« Julyana. » répondit-elle en tirant sur le joint. Ce soir là, on passa la soirée en tête à tête, à discuter sans penser qu'on se reverrait un jour. On a juste passé le temps en attendant que nos amis respectifs se souviennent de nous. Avant de partir, je lui ai dit qu'elle était très mignonne pour une gamine. Je pensais pas que je la reverrais aussi rapidement. Deux semaines plus tard, on se croisait dans une autre soirée. Et les choses s'accélérèrent, c'est le moins qu'on puisse dire. En effet, on a pas perdu de temps. Ce soir là, je lui ai proposé du crack et sans hésiter cette fois ci, elle a accepté. Après ça, on s'est embrassés, longuement, et on a couché ensemble. A partir de là, on s'est vus de plus en plus souvent et on a même fini par sortir ensemble. Elle avait 16 ans et moi 19 mais, ça ne nous gênait pas plus que cela. L'amour n'a pas d'âge, dit-on. Et ensemble, on tombait dans un gouffre dont aucun d'entre nous n'aurait pu se sortir.

CHAPTER V - WELCOME TO THE ABYSS

J'allumais tranquillement une cigarette. La seule lumière qui éclairait la chambre était celle du soleil, à travers les volets. Je la regarde dormir, ma cigarette coincée entre mes lèvres. Je ne me lasserais jamais de faire ça. Elle semblait si innocente et si fragile. Il faudrait que je songe à partir avant qu'elle ne se réveille. Je n'avais pas réellement envie de parler à Julyana, ces derniers temps. D'ailleurs, on ne se parlait même plus. On se contentait seulement de se droguer encore et toujours plus que la veille et de coucher ensemble. Le couple que nous étions avait volé en éclats après que Julyana ait jugé que je ne l'aimais qu'en étant shooté mais aussi qu'on foutait en l'air notre santé. Elle avait raison uniquement pour la seconde partie. C'était moi qui l'avait initié à la drogue. C'était entièrement de ma faute si aujourd'hui elle en dépendait. Je me détestais pour ça. Regardez donc ce que j'ai fait d'elle. Mais, je peux pas me détacher d'elle, je suis dingue d'elle. Ca, depuis la première fois que je l'ai vu. Ca me blessait qu'elle puisse penser que comparé à elle, je ne l'aimais pas assez. Au contraire, je l'aimais encore plus qu'elle ne m'aimait. Elle ne m'aimait même pas réellement. Ce n'était pas moi que Julyana aimait, mais plutôt ce que je possédais. Je savais que la seule et unique raison pour laquelle elle s'intéressait encore moi était que je pouvais couvrir tous ses besoins niveau drogues. Bizarrement, jusqu'à maintenant ça ne m'avait pas dérangé plus que ça pour l'unique raison que les moments que nous passions dans cette chambre étaient les seuls que je passais avec elle. Julyana a préféré la drogue à moi. Merde. Je comprends enfin ce qu'a du ressentir Lara par rapport à Viktor. Si seulement Julyana savait comme je lui en voulais. Écrasant ma cigarette dans le cendrier qui trônait sur sa table de chevet, je repoussais la couette et me rhabillais. Dès qu'elle serait en manque, elle me rappellerait et ça me tuait. Pendant encore combien de temps comptait-elle m'utiliser ? Sérieusement, ça craint. Enfilant ma veste, je lui jetais un dernier coup d'œil avant de quitter son appartement pour errer dans les rues d'Oslo.

Que je suis bête, voilà j'ai modifié tout ça :)
Merci à tous !

C'est pour bientôt alors, j'ai fini ma fiche :)