Combien de fois cette semaine m'a-t-on demandé si j'allais bien ? Une centaine de fois, pour ne pas dire plus... Ça devait se voir sur ma tête alors, que ça n'allait pas, vraiment pas. A mon avis, c'était parce qu'ils n'avaient pas l'habitude de me voir comme ça. Seulement, je tentais de faire comme si de rien était. Je répondais que j'allais bien, qu'il ne fallait pas s'inquiéter... Mais ça sonnait faux, très faux même. Personne ne savait ce qui s'était passé du jour au lendemain, personne ne pouvait savoir, je n'allais pas le crier sur les toits. Je me sentais mal, l'amour me faisait mal. J'avais agi comme un idiot, je m'en étais rendu compte, sauf que son absence si soudaine, après ces deux semaines parfaites, me brisait le cœur. J'avais besoin d'elle, c'était vital que je la retrouve. Après qu'elle soit partie de mon appart il y a une semaine, j'ai viré l'autre fille, et suis resté dans mon lit toute la journée, me remémorant la dispute en boucle. Ce n'était pas la meilleure façon de passer sa journée, mais ça me permettait de voir à quel point j'avais foiré.

Ce n'est qu'après une semaine que je me décidais à reprendre contact avec elle. Enfin, j'y ai pensé plusieurs fois, mais il lui faut du temps pour se calmer, pour calmer la peine, la déception, la colère qu'elle avait pour moi. Je tenais à elle, je tombais même amoureux d'elle mais tout ce que j'avais réussi à faire, c'était la faire souffrir... sauf pendant les deux semaines où on était ensemble. Je devais avouer que j'avais aimé passer du temps avec elle de cette façon, alors que pendant des années et des années, c'était tout ce que j'évitais en couchant simplement avec les filles, sans sentiments, sans rien. Simplement du sexe. Seulement, avec Tania ça ne s'est pas passé comme ça, et nous voila tous les deux blessé, n'arrivant pas à tourner la page - du moins je le supposais pour Tania. Mais je n'avais pas envie de tourner la page, pas aussi vite. Comme je lui avais dit, j'allais ramer, je devais l'avoir à nouveau pour moi, je le voulais et j'en avais besoin. Aujourd'hui, je me préparais alors pour aller chez elle. C'était là bas qu'on avait couché à nouveau ensemble, il y a trois semaines. J'étais à présent devant sa porte, restant immobile. Je n'arrivais pas à bouger, à frapper à sa porte ou appuyer sur la sonnette. J'avais écrit une lettre chez moi, expliquant tout ce que je n'arrivais pas à expliquer à voix haute, tous mes démons du passé, au cas où notre discussion se passerait mal. Puis, au bout d'une dizaine de minutes, je pris mon courage à deux mains, et me mis à frapper à sa porte, avec hésitation. Mais ça ne répondait pas. Je retentais, plus fort, enchainant par la sonnette. Ce coup ci, j'eus plus de chance puisque quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit, me faisant découvrir Tania. Forcément, c'était prévisible, son visage changea à ma vue, je m'y attendais. Elle leva ensuite ses yeux au ciel, avec un soupir. « J’ai pas envie de te voir. Au revoir ! » « Att... » La porte se referma face à moi. « ...ends. » Je me remis donc à frapper à sa porte, espérant qu'elle ouvre encore une fois. Ce qui fut le cas, à mon plus grand bonheur. « Qu’est-ce que tu me veux ?! » « Je veux m'excuser, encore une fois... et je veux te retrouver. Tu me manques Tania, plus que jamais... Crois moi quand je te dis que mes sentiments sont réels... ils sont omniprésents, j'arrive plus à dormir, j'ai besoin de toi... » Je tentais alors un pas en avant, ne sachant pas si elle se reculerait ou si elle ne bougerait pas.

J'avais essayé de faire comme si de rien était cette semaine. Je voulais passer outre les sentiments que j'éprouvais pour elle. Je voulais passer outre le fait, qu'à chaque moment depuis ce jour là, elle me détestait de tout son être parce que je n'étais qu'un con, imbu de lui même, salop, connard. Il fallait que je la voie, que je lui explique une énième fois que j'étais désolé et que mes sentiments pour elle étaient bel et bien vrais. Sauf que je pouvais pas le faire le jour d'après notre dispute, ni celui d'après, encore moins celui d'encore après. Je m'étais enfin décidé d'aller la voir, après avoir pris mon courage à deux mains... et une dizaine de cigarettes.

Je m'en voulais énormément, plus qu'elle ne pouvait l'imaginer. Je voulais pas la perdre, et j'allais tout faire pour la récupérer. La façon dont j'y arriverais ? Je n'en avais aucune idée. C'était la première fois que j'étais dans une telle situation et j'étais perdu. Je crois qu'il va falloir que je me tape pleins de films d'amour pour pouvoir trouver une solution à notre situation. L'amour est plus fort que tout il paraît, alors elle pourrait me pardonner non ? Du moins, je l'espérais. Je la voulais elle, et je l'aurais. Quitte à oublier mes principes et tout. Elle était devenue celle qui me faisait me sentir mieux, je ferais tout pour elle. Je ne voulais pas qu'elle connaisse la misère du monde, je veux la protéger de tout - et de ma connerie par la même occasion.
Je me tenais devant sa porte, tout droit. J'avais mis plusieurs minutes avant de frapper avec hésitation à sa porte. Puis je me mis à sonner, et elle m'avait fermé la porte au nez. Je retentais, je devais lui parler. Et même si, au pire, on arriverait pas à communiquer, j'avais toujours ma lettre dans laquelle j'expliquais pourquoi je me comportais comme un connard avec les filles. J'espère juste ne pas à devoir l'utiliser. Elle rouvrit sa porte, me regardant et me demandant ce que je voulais. Alors je lui expliquais la raison de ma venue, bien qu'elle restait neutre face à ça. Elle se posait contre sa porte, soupirant. « Est-ce que tu te rends compte que c’est plus ou moins la cinquième fois que tu me ressors ce genre de discours ? » Elle avait un ton neutre, décalé. J'avais fait un pas vers elle, mais elle ne bougeait pas. Mon cœur s'emballait à sa proximité. « Oui, peut être... mais c'est parce que c'est vrai. » Je pouvais pas inventer quelque chose comme ça, je voulais vraiment la convaincre, et tenir le même discours était surement la meilleure solution. « Je suis désolée que ton sommeil aille mal, mais sache que le mien va très bien. Comme quoi, on dirait bien que les rôles s’inversent ! » Je la regardais, de bas en haut, et ce que je voyais montrait le contraire de ce qu'elle disait. « Je vois ça, même très bien. Les cernes sont vraiment les meilleures preuves de ton discours. » Je la regardais, dans les yeux. Je voulais vraiment lui montrer que j'étais sérieux quand je lui disais que je l'aimais. « Tania... crois moi, je te jure que tu es la seule, je veux plus te faire souffrir, je te veux pour moi, t'aimer comme jamais j'ai aimé... J'ai besoin d'une seconde chance. »

Je sais que je venais à l'improviste, mais je n'allais pas l'appeler. Sinon, elle aurait été prête, elle saurait quoi dire, alors que si c'était par surprise, c'était... mieux. Enfin, relativement parlant. J'avais besoin qu'elle me croie. Je sais que je n'ai pas du tout géré avec elle, mais alors pas du tout. Mais je voulais rattraper tout. Il fallait que je rattrape tout ce que j'avais fait, que je puisse la rendre heureuse. On était tous les deux des masses aujourd'hui, à cause de moi. J'avais toujours cru que si quelqu'un tenait à moi, quelque chose lui arriverait. Mais finalement, c'était complètement idiot, je voulais simplement être avec elle donc je n'allais plus faire attention à cette peur.

Je ne savais pas comment lui faire rentrer dans le crâne que tout ce que je disais était vrai. D'accord, j'avais pas du tout géré notre relation, j'ai tout fait capoté. Je pouvais sortir mensonge sur mensonge tellement bien qu'elle ne voyait pas la différence. Seulement là, c'était la vérité et elle doutait, elle en avait le droit. Oui, elle en avait le droit après tout ce que j'avais fait... Mais merde! je disais la vérité pour une fois, et ça me décevait de pas pouvoir être avec elle, être bien en couple, pour de vrai... Elle me manquait, et pas que son corps. Elle toute entière avec son humour, sa personnalité... son rire. Pour que j'aille mieux, que je remonte la pente, il fallait qu'elle soit là. Je ne me voyais pas tomber amoureux d'une autre fille qu'elle. Je ne voulais pas tomber amoureux d'une autre fille, je voulais qu'elle soit la seule, pour moi...
Je restais face à elle, tentant de la persuader que ce que je disais était la vérité. C'est tout ce qui importait pour moi, qu'elle comprenne bien que je disais la vérité. Elle avait l'air d'en avoir rien à foutre, et ça me blessait, bien que je le méritais. « Non, parce que tu cherches à me convaincre, nuance. Ce qui ne veut pas forcément dire que c’est vrai. » « Je cherche à te convaincre que je dis la vérité. Je suis capable de rester sur le pas de ta porte pour te le répéter tout le temps, pour que tu comprennes que je ne joue plus... » Je remarquais alors la façon dont elle était habillée, les cernes qui étaient dessinées sous ses yeux. « Ça, c’est juste parce que c’est la première fois que tu me vois sans maquillage. De toute manière, crois ce que tu veux, je n’ai aucun compte à te rendre. » « La première fois ? Non, je t'ai vue plusieurs fois sortant du lit et tu n'étais pas maquillée... à moins que tu dormes avec tous ces produits sur le visage, mais ça m'étonnerait. » Elle n'avait plus de compte à me rendre... peut être, mais je ferais tout pour que ça soit à nouveau le cas. Je veux qu'elle sache que mon opinion compte pour elle, parce que pour moi, son opinion compte plus que n'importe quelle autre. Je ne cessais de la regarder, tentant à nouveau de lui faire comprendre ce que je ressentais... Seulement, elle se mit à détourner le regard, et je baissais donc la tête. Puis elle se remit à parler, et je la regardais à nouveau. « Je te l’ai déjà dit, et je le répète. Ta seconde chance, tu l’as déjà eue et tu ne l’as pas saisie. J’aimerais te croire. Vraiment. Mais je ne peux plus y croire. » « Tu te souviens du soir où on a regardé cette comédie ici même, on était tous les deux sur le canapé, tu étais dans mes bras. Ça devait être trois jours après qu'on se soit mis ensemble. Tu t'étais mise à rire comme jamais et je te regardais. Au bout d'un moment, tu m'as regardé, le sourire aux lèvres, me demandant "quoi ?" et je t'avais répondu "rien". Juste après, tu t'étais approchée de mon visage et tu m'as embrassé. C'est à ce moment là que j'ai compris que je tombais amoureux de toi. Tu étais rayonnante, tu étais heureuse, et c'est tout ce que je veux maintenant. Retrouver la fille qui était à mes côtés et qui riait devant un film... Alors oui, t'as le droit de pas me croire, t'as le droit... Seulement, tu dois comprendre que j'ai eu un moment de panique, et que maintenant je suis prêt à tout pour te récupérer. » J'enfouis alors ma main dans ma poche, sortant la lettre que j'avais écrit et la lui tendis. « Je t'ai écrit ça, c'est tout ce que je peux pas avouer à voix haute. Attends que je sois hors de ta vue pour la lire... » Je commençais à partir, et, je me retournais. « Et... je t'aime. » Je repris mon chemin, tournant après le couloir.

J'en avais vécu des choses dans ma vie... Mais ça, c'était vraiment trop. Je devais la reconquérir pour pouvoir aller de l'avant, vivre avec elle comme on l'entendait. J'étais amoureux, elle avait réussi à faire de moi un autre homme... J'avais même réussi à lui rester fidèle jusqu'au bout, même si j'avais tenté de la tromper. Je ne pouvais décemment pas passer à une autre femme après les deux semaines qu'on a vécu, c'était tout bonnement impossible. Elle était devenue vitale pour moi, et... et je devais tout faire pour la récupérer dans ma vie. Je voulais être heureux pour une fois dans ma vie, sans tout foutre en l'air comme j'ai l'habitude de faire avec elle. Je me suis rendu compte de mes sentiments il n'y a pas si longtemps, mais j'avais l'impression qu'ils étaient là depuis une éternité. Elle avait sûrement raison depuis le début, j'avais des sentiments pour elle, seulement je me le cachais, je me mentais à moi même depuis plus d'un an. Je me souviens de la première fois que je l'ai vu, quand je suis venu chez son père pour parler de l'affaire que j'avais pris, celle qui concernait la mort accidentelle de sa mère. C'était y'a plus ou moins deux ans et pourtant, je m'en souviens comme si c'était hier. Elle n'avait pas daigné me regarder au début, ce n'est seulement qu'après avoir commencé à parler de l'affaire qu'elle osa lever la tête, et j'avais vu ses yeux, magnifiques. A l'époque, bien que c'était mal, je n'avais qu'une envie, la mettre dans mon lit. Maintenant, près de deux ans après, je me voyais déjà dormir dans son lit tous les jours que Dieu fera, sentir son odeur alors qu'elle tente de se concentrer sur la télévision. Faire l'amour avec elle. C'était des petites choses, certes, mais c'était ce qui m'importait, me rendrait heureux si jamais j'ai une nouvelle chance avec elle. « Tu ne resteras certainement pas sur le pas de ma porte jusqu’à la fin de tes jours, Isaak. » « J'en suis capable, et tu le sais très bien. » Bon, elle aurait cédé d'ici la fin de mes jours, mais peu importe. Je tentais une nouvelle approche, par un souvenir commun qu'on avait. Le jour où je me suis rendu compte que je tombais amoureux d'elle. Il m'était difficile de me dévoiler comme ça, mais je le devais. Je le faisais pour elle, pour moi, pour nous. Pour que nous soyons à nouveau réunis. On s'aimait, c'était clair et net maintenant pour moi. Restait plus qu'à elle de s'en rendre compte que je ne me fichais plus de sa gueule. J'étais plus que sérieux quand, sur le point de m'en aller après lui avoir remis ma lettre, je lui avouais que je l'aimais. C'était la première fois de ma vie que je le disais à une fille, la première fois je n'en avais pas eu le temps. C'était la première à recevoir ces mots, et elle allait vraiment s'en rendre compte en lisant la lettre que j'avais écrit. Ce n'était pas du grand art, je décrivais juste ce qui s'est passé dans ma vie, les raisons pour lesquelles je suis devenu un vrai salop. J'avançais alors, la laissant digérer mes informations. Mains dans mes poches, je sortais de l'immeuble. J'ai cru entendre une voix m'appeler, mais j'ai du rêver. Donc je continuais mon chemin, traversant la rue. Seulement, une nouvelle fois, on m'appelait. « Isaak, attends-moi ! » Je me retournais, reconnaissant alors Tania qui me courait après. Doucement, un sourire apparut sur mes lèvres, mais s'enleva aussitôt que j'entendis un klaxon sonner puis Tania se faire percuter par une voiture. Je... NOOOOOOON ! Immédiatement, je me ruais vers elle, hurlant son prénom. Je la pris dans mes bras avec précaution, pour ne pas la blesser plus qu'elle ne l'était déjà. « Tania! Tiens le coup, s'il te plait tiens le coup pour moi... je t'aime... »

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Ça faisait maintenant plusieurs heures que j'étais arrivé à l'hôpital, attendant des nouvelles de Tania. Elle s'était faite renverser par une voiture par ma faute. Elle voulait me rejoindre, surement pour me dire qu'elle comprenait... Je m'en voulais, je n'aurais pas du partir. Tout était de ma faute. Elle le comprendrait alors maintenant, qu'il ne fallait pas que je tombe amoureux de quelqu'un. Ça ferait forcément souffrir la personne en question. A cause de moi, elle se retrouvait dans un lit d'hôpital... « Monsieur, vous êtes là pour Mlle Cornwall ? » « Je... oui ! Je peux aller la voir ? » « Vous pouvez aller dans sa chambre mais elle est toujours inconsciente. » « Et... elle a quoi exactement ? Elle va s'en remettre hein ? » « Elle a plusieurs côtes brisées, une foulure à la cheville et une commotion cérébrale, mais ne vous inquiétez pas, elle s'en sortira. Les prochaines heures sont décisives. Sur ce, excusez moi. » Il s'en alla. Je me dirigeais alors vers sa chambre. Sur le pas de la porte, je la voyais, allongée. J'avais l'impression de la voir sans vie... et ça me brisait le cœur. Elle était là par ma faute, je m'en voulais... Cependant, je m'approchais du lit, m'installant sur le siège à côté et je pris sa main, que j'embrassais délicatement. J'étais presque en train de pleurer. Je voulais pas qu'elle subisse ça, c'était pour cette raison que je ne voulais pas tomber amoureux, mais il était trop tard...

J'ai attendu pendant des heures et des heures. Au début, alors qu'elle faisait des examens, passait des radios ou des scanners, je tournais en rond dans la salle d'attente. J'espérais qu'un docteur vienne me voir pour me dire qu'elle était réveillée et que je pouvais la voir. Seulement, pendant près de quatre heures, je n'avais aucune nouvelle. Dans l'ambulance, j'avais tenu sa main, je ne voulais qu'une chose, que ça ne soit qu'un mauvais rêve. Mais non, elle était bel et bien là, dans ce brancard et l'ambulance nous emmenait vers le premier hôpital pour qu'elle puisse se remettre de cet accident qui a eu lieu à cause de moi. Je n'aurais pas du partir, j'aurais du rester caché dans le couloir... Elle m'avait rattrapé pour me dire quoi ? Qu'elle comprenait enfin, qu'elle me pardonnait ou alors pour me dire que jamais plus elle ne voudrait me voir ? J'espérais que ça soit la première solution, je voulais la revoir encore et encore, l'aimer comme elle me faisait l'aimer. Seulement, je ne me pardonnerais jamais de l'accident qui a eu lieu, je l'aurais sur ma conscience toute ma vie. Et il était donc préférable pour elle de me rayer de sa vie pour de bon, sans que j'interfère, bien que pour moi, elle gardera sa place dans mon cœur toute ma vie.

Après être parti me prendre un café, je retournais à mon siège et le docteur me laissait accès à la chambre de Tania. J'entrais et la vis calme, allongée sur ce lit, inconsciente. Je m'installais alors sur le fauteuil qui était juste à côté d'elle, ne pouvant m'empêcher de la regarder. J'avais causé ça... c'était de ma faute. Elle n'avait pas voulu et encore moins mérité ça. Je pris alors sa main dans la mienne, déposant un baiser dessus. Elle avait l'air de rêver, et je croyais même avoir vu un espèce de petit sourire se dessiner sur son visage. Mais ça devait être une illusion... J'approchais alors mon siège près de son lit, au plus proche possible pour poser ma tête et mon bras libre sur le bord de son lit, mon autre main tenant toujours la sienne. Et doucement, je m'endormais. Je ne sais pas combien de temps j'avais dormi, ni comment j'avais réussi après le nombre de cafés que je m'étais pris, mais tout ce que je savais, c'est que j'avais senti sa main resserré la mienne. Je me réveillais donc en sursaut, regardant alors le visage de Tania. J'arrivais à lire la douleur qu'elle éprouvait dessus, elle grimaçait alors qu'elle me regardait. « Hey… » Je ne pouvais pas m'en empêcher, une larme se mit à couler sur ma joue. Elle était réveillée... Elle était réveillée ! « Hey... » Je me relevais et me penchais vers son visage, déposant un léger baiser sur ses lèvres. J'en avais besoin... juste, un baiser sur ses lèvres. Puis je me réinstallais sur mon siège, toujours ma main tenant la sienne et je la regardais. « Je suis désolé... Pour tout... » Il m'était inconcevable de vivre normalement maintenant. J'aurais toujours la peur qu'il lui arrive quelque chose. Je suis tombé amoureux d'elle et maintenant, je me mettais presque à pleurer... J'avais complètement changé, du tout au tout à vrai dire...